Contre Moi

Au détour d’une rue, j’ai senti ton parfum,
Il n’en fallait pas plus pour plonger dans le temps
Retrouver ton visage, un passé innocent,
Quand nous avions seize ans, quand nous en avions vingt.

Je cherchais une histoire, pour en nourrir mon cœur,
Toi tu ne cherchais rien, ni passion ni rancœur,
J’explorais ma jeunesse et ne saurais jamais,
Si mes traits chevaliers ont pu faire un effet.

Je pense, à toi, ce jour, tellement loin du passé.
Ton souvenir, malgré moi, ne s’est pas effacé
Quand nous avions vingt ans, quand nous en avions seize.

Tu étais une muse, ni première, ni dernière,
Mais ce parfum soudain m’a mené en arrière,
À ces mots qu’écrivais espérant qu’ils vous plaisent

Secrets oubliés

Il est de ces secrets, destinés à l’oreille,
Se penchant, murmurant, de fantasques merveilles,
Au creux de votre cou, caressant votre lèvre,
Les mots que je veux dire vous donneront la fièvre.

C’est un souffle discret, pour répondre à vos feux,
Glissant sur le courant, érodant peu à peu,
De chaleur en dessous, de bouffée au dessus,
Votre pierre à polir, pour en sortir le ru.

Mais je n’ai à offrir rien que vous ne sachiez,
La douleur de l’absence ne peut que m’égarer
Et je me dis pour moi qu’il est temps d’en finir…

De clore ce poème que vous lirez bientôt,
Souhaitant que vous trouviez réconfort en ces mots,
Espérant que mes jeux vous donnent du plaisir.

Dans les rues de Parme

Ce soir, je suis heureux, sans savoir d’où me vient
Ce sentiment nouveau, ce sourire imbécile,
Dans ces rues étrangères, que j’arpente indocile,
Je courbe chaque pas et danse mes quatrains.

Je chante et je m’oublie, dans le soir italien,
Je souris car je sais, qu’un battement de cil,
Qu’un sourire innocent, une blague futile,
Je ne sais qu’une chose, demain finira bien !

Je n’écris qu’en puissance quand ma plume se lève,
L’émotion se révèle et nourrira mes rêves,
Cette nuit, mon amie, je dormirai heureux.

Miroir des illusions, chaque vers n’est rien d’autre
Qu’une désillusion, chaque rêve est le nôtre,
Car je chante et je danse, quand je ferme les yeux.

Les Passantes

Dans le bruit et l’ennui, mon regard fatigué
Contemplait sans les voir, d’autres passants perdus
Se posant par hasard sur ton profil caché
Il y trouva l’envie de n’y être inconnu.

Le monde se fait brouillon, animé incongru,
J’admire en secret ta touchante beauté,
Esquissant à grands traits, ce visage en haïku,
Quand presque sans raison, ton regard m’a trouvé.

C’est alors tout un jeu, quand tu cherches mes yeux,
Et qu’en y revenant, je les trouvais surpris
Me cherchant au reflet, soutenant de leur mieux.

Mais ton arrêt passé, un sourire un peu triste
A refleuri dans ce wagon en fin de piste
Pour ces quelques instants, je te le dit… Merci!

Alchimie

J’aimerais trouver les pas pour toucher ton cœur,
Partager ta souffrance, tes craintes, ta douleur,
J’aimerais apaiser ce doute qui m’habite
Quand je reste brisé, quand mes vers se font tristes.

Je garderai la foi, éternelle gageure,
Parce que mon espoir est ma seule lueur.
Il suffirait de peu, ces mots que tu évites…
Je ne sais plus quoi croire que la passion du Christ.

Donne moi le Silence, qu’enfin je m’avance,
Donne moi ce Secret qui est en toute Science,
Et qu’en l’athanor, je brûle mes souvenirs.

Car l’Oeuvre est un symbole, la lumière viendra,
Offrir la Liberté et révéler mes pas
Pour me relever, enfin vivre et devenir!

Promenade nocturne

Dieu que la Lune est belle, ce soir, elle sourit,
Entourée des étoiles, dans le noir, elle guide
Le rêveur égaré entre soupirs et vide
Sur un miroir brisé, elle offre l’infini.

Dieu que la Nuit est calme, ce soir, elle s’ennuie,
Espérant sans le dire que cet homme timide
Libère son courage, qu’en vain d’un geste avide,
Saisisse l’occasion et ces lèvres bleuies.

Dieu que la Mort est tendre, ce soir, quand je l’embrasse,
Étouffant en mon cœur, ce cri qui me dépasse,
Elle semble dormir emportée par les flots.

Dieu que la Mer est froide, ce soir, et je m’oublie,
Souvenir qui s’efface, je suis déjà parti.
Quand l’encre se dilue et disperse les mots.

For one night…

I forget tonight, I forget everything
The cry in my chest, the key I swallow,
For this night, I’m not thinking
I’m just filling my heart with everything I can borrow.

It’s a night for dreaming,
It’s a night to allow
My word to be craving
My heart to be hollowed

I’m not Doctor Jekyll,
I was born fucking Hyde
With my instincts thrilling
And this need I cannot hide.

I want to hit you hard
I want the blood to flow
I want to hug you bastard
My mind cannot follow

It’s a night for dreaming,
It’s a night to allow
My word to be craving
My heart to be hollowed

I drink and I fall
For tonight I set me free
From the fight, I pick them all,
Because I just hate me.

I’m sitting alone
On this day I workship
The light is long gone
Tonight I sinked the ship

It’s a night for dreaming,
It’s a night to allow
My word to be craving
My heart to be hollowed

So just for few seconds
I give up on my hopes
My glass hit the ground
And I let down my ropes.

Le séducteur

As-tu vu, accoudé au comptoir, ce garçon,
Un sourire discret dans chacun de ses mots ?
Tu l’entends qui se raille, se moque, se fait beau
Offrant à sa voisine de curieuses façons.

Bien malgré lui, il t’étonne, à sa folle passion,
Il peut parler de tout, du breton, des randos,
Ou des boissons aux vers, tu l’écoutes tout haut
Gagnée par sa folie, sa puissante impression.

Regarderas-tu ses yeux, francs et curieux,
Attachés un instant par la nuit, silencieux,
Promettant sans le dire de viser l’infini.

Humeur d’un soir partie, tu seras l’univers
Inscrit en quelques mots, pour un souffle ou un vers.
Et demain, près d’une autre, il se rira… de lui!

Gwen ha Du

Humeur d’un soir partie, tu étais cet éclat
Éclairant toute nuit, comme un phare là bas
Reflet de ton pays, sur la mer et l’embrun,
M’entraînant, blanc et noir, en ce lieu qui est tien.

Image de ton nom, ma curieuse animale,
Ne laissant à mes lèvres qu’un baiser qui fait mal
Et quelques souvenirs, des bleus, le goût du sang.
Je ne t’oublierai pas, ma muse d’un instant.

Tu m’as offert d’écrire. Tes cheveux noirs, ton deuil,
Ta force qui m’attire, le récif et l’écueil,
Tu m’as offert bien plus que l’ennui qui m’habite.

Il me fallait bien ça, pour partir en riant,
Les vers qui s’entrechoquent, les maux qui se font vite…
Je ne t’oublierai pas, ma muse d’un instant.

Coup de théâtre

Adieu, puisque les nuits se suivent et se ressemblent,
Quand je cherche tes bras pour ne pas les trouver.
Adieu toi qui a su, d’un geste, m’entraver,
Qui a fait de mes nuits, un instant dont je tremble.

Connaitras-tu un jour la douleur qui me semble,
De souffrir de t’aimer, de toujours en rêver?
Connaitras-tu un jour, le bonheur de donner,
De pouvoir être moi quand nous sommes ensemble ?

Comprendras-tu enfin que je ne veux choisir
L’ignorance facile, le plus simple plaisir,
De ces niais bienheureux que je moquais, satyre.

Comprendras-tu enfin que je n’aime que toi
Que le monde est bien terne quand je ne t’y vois pas
Comprendras-tu mon cœur, que je ne veux partir.