Vers armés

Après tant de combats, après tant de batailles,
Je peux fermer les yeux, me reposer enfin.
Tu voulais que mes vers s’écrivent de ta main
Au gré de nos duels, en gueule à ton émail.

Tu les voulais guerriers, haubert, côte de maille,
Tranchants vers la victoire, parés d’alexandrins,
Tu les voulais soldats, quand je ne voulais rien
Que t’offrir chaque mot, mes plaies et mes entailles.

Je me fous de ces coups qui brisèrent l’armure,
Je me fous de t’aimer malgré chaque blessure,
Car je me suis battu jusqu’au bout de mes forces.

Je te laisse le champ. Bravo… tu as vaincu.
Je te rends tes couleurs, pardonne-moi l’entorse,
De n’avoir su mourir et de m’être perdu.

Chom a ran

Contre ton épaule dénudée, je respire
Un parfum oublié, le sucre de ta peau
Et mes lèvres curieuses à coup de baisers chauds
Se font alors joueuses pour te redécouvrir.

Je dessine un chemin, juste par souvenir,
De ces nuits, ces matins, où caressant ton dos,
Une armée de frissons révélaient d’un écho
Que ton corps, à raison, ne voulait plus dormir.

Endormie dans mes bras, je te voyais rêver,
Tu t’éveillais parfois, m’implorant de rester.
Alors vaincu, je t’ai fait le serment: chomin.

Si j’écris cet instant, c’est pourtant sans espoir
Redevenue ma muse, dans la nuit la plus noire,
Comme toujours tu t’amuses et je vis de mon Spleen.

The chill

I dont know what is driving me to you
Only that it hurts and breaks me.
Like this white powder, I cannot come through,
Without the rush and the fire inside me.

I beg you to just set me free
But I shackle myself to never be.
I choke on your lips, the lines I drew,
And the drink I’ve poured for me and for you.

I didn’t understand these words I once had read
But today, it’s my fall, I learn from my deed
From the carving urge, the cry in my need…

I beg you to just talk to me
And I am shaking to think it will never be.
You’re not my friend nor my enemy.

You’re just the fucking drug that I want in my body…

Ac’hanout

J’observe, désolé, ce monde qui m’entoure,
Vulgaire, fait de cris, de silence; et d’ennui.
J’ai besoin d’autre moi, je le dis sans mépris,
Besoin d’intelligence, à en devenir sourd.

J’ai besoin plus que tout de vivre à en mourir
De cracher dans mes vers, un sang cent fois rougi,
De cacher dans mes mots l’éclat que je t’envie
Et trouver dans tes bras les raisons d’en partir.

Je te cherche, inconnue, qui répondra en vers
Et contre tout, je sais, sois celle que j’espère.
Sois celle qui m’apprends quand j’avais oublié

Sois à qui je promets de ne jamais m’enfuir
Sois celle à qui je crois, celle qui va venir!
Mais tu n’existes pas, et j’ai laissé tomber.

Les solitaires

Un instant, nos souffles accordés se murmurent
L’ivresse d’un baiser retenu contre moi
Les mots que je déchire, doux papillons de soie,
Sont l’espoir de demain, les secrets en parjure.

Je voudrais vous aimer mais comment être sûre
Il me suffit d’écrire, pour que ne soit pour toi,
Un baiser, le secret, qui mourra avec moi
Le serment cavalier devenu la parure.

Je ne me donnerai à tes bras en partage,
Toi qui donna ton cœur, bel oiseau de passage,
Je resterai libre, enfin, dans ma solitude.

Laisse moi au silence, quand par trop de plaisirs,
C’est à me retrouver que mes pensées aspirent.
Laisse pour toujours à ma douce quiétude

Le Vampire

Je repose à présent, dans l’aurore de sang,
Ton souffle sur mon cou si j’en sens la souffrance,
Fait monter en mon sein, une délivrance,
L’attache qui me tient à tes lèvres un instant.

Je m’abandonne à toi, tes cheveux m’enlaçant ,
Tu m’as offert le feu qui m’a donné naissance,
Je t’ai offert ma chair et donné ma confiance
Asservi, bienheureux, à tes commandements.

Maitresse incontestée, je laissais à tes mains
Le soin d’entraver mon cœur entre tes liens
Mais cela s’est brisé, libère moi, ma sœur !

Car tu t’es ennuyée, c’est un vice despote,
Nature sans lendemain, d’un adieu, il est l’heure
Tu ne m’as pas aimé, mais ce n’est pas ta faute…

Le Cri

A hurler mes poumons, gratter la porte close,
Errer dans le brouillard et l’obscur de la nuit,
Je ne sais plus depuis que j’en suis reparti
Où se trouve le jour étant en toutes choses.

Car j’ai voulu aimer comme on aime une rose
Sans craindre au lendemain de la trouver flétrie
Si j’ai voulu t’aimer, c’était de toute vie,
Me donner tout entier à ce cœur qui m’expose.

Et je l’ai fait, j’ai réussi, passion de sang,
Dans tes bras chauds, j’ai sacrifié un dieu vivant
J’ai oublié, ma peur et mes névroses, d’être seul.

Mais la chair se détache et, d’un coup, se nécrose,
Je ne tiens qu’un linceul, sur lequel je repose,
A hurler mes poumons et déchirer ma gueule.

Une nuit…

Qu’il est beau, cette nuit de s’endormir sans peur,
Un rêve enfin réel, dans l’obscur et l’envie,
Je ne crains de trouver sous mon bras étourdi
L’absence qui a su si bien blesser mon cœur.

L’enfante meurtrissure, incertaine hypothèse,
Brûlant de tous ses feux, à mon sein endormi.
C’est plus qu’une vipère, c’est un poison de vie,
Refusant la souillure mais détruisant Ephèse.

Ce poème et ces vers sont pour un Dieu perdu,
Que nul n’entend jamais comme la chair déçue,
Qu’on oublie de brûler au sacrifice impie.

Et pourtant, c’est fini. Laissez-moi vous promettre,
Que brûleront encore ces flammes de l’ennui,
Et que pour ce soir, nous n’aurons ni Dieu ni Maître.

Leçon de vie

J’ai oublié qu’un jour, j’avais été heureux
Que je croyais vraiment, à l’amour, la beauté,
Que je pouvais, sincère, vivre sans me défier
J’ai appris rapidement à être malheureux.

Oh quelques mensonges, pour un cœur amoureux,
C’est plus que déception, c’est une cruauté,
Et le mien de survivre a pour se fortifier
Rendu les coups plus forts, et refermé les yeux

Il se ment in petto, pris à son propre jeu
Et cherche en croyant vivre, le plaisir, la loyauté,
Mais surtout l’innocence, pour laver ses péchés.

Ton regard, tu rougis, il suffit de bien peu
Pour qu’il veuille encor, se prouver à lui-même
Qu’il n’est pas si pourri, ce petit cœur qui t’aime.

Un espoir sombre

Entends le cœur est froid, le sourire est mauvais
Gravé sur son visage, un air de cruauté
Ce qu’elle tient de toi, c’est la douleur, blessée,
Elle t’a appris à craindre celui que tu es.

Croire c’est se condamner à mourir de soif
Dans un monde où l’espoir est vain depuis longtemps.
Rien ne nous pardonnera… Le mal triomphant
Écrasera nos dieux en guise d’épitaphe.

Tu peux fermer les yeux, mais jamais sans la voir
Son ombre te détruit, te poursuit dans le noir
Faisant de tes journées un enfer permanent

Respire mon ami, et lève ton regard
Tu apprendras bientôt qu’il n’est jamais trop tard
Pour aimer, pour vivre, accepter tes sentiments.