L’ennui

L’ennui comme le temps recouvre toute chose,
Je suis las de vos mots, d’attendre à chaque heure,
Petit oiseau qui a su troubler votre cœur,
Je ne suis plus qu’un jouet qui vous indispose.

Je cherche sans répit le secret de la Rose,
Mais l’instant est fini, peu importe vos peurs,
J’ai promis l’infini, je ne suis pas menteur,
Je garderai mes nuits de silence morose.

Mes serments resteront, vous fuirez vos envies,
À ne vouloir le trouver, vous vivrez l’ennui,
Mais je resterai là, jusqu’à ma liberté.

Je suis las de vos mots, et d’espérer encore
De trouver l’exception, qui saura me parler
En ce jour, je pourrais me reposer alors…

Mademoiselle H

Savez vous qu’à vos lèvres, j’ai trouvé un plaisir,
Celui d’à votre chair arracher des frissons.
Sous vos cheveux de feu, je glisse avec passion
Des caresses insistantes qui vous ont fait frémir.

De votre peau d’albâtre, que j’aime à faire rougir
Votre corps se débat recherchant la raison
Mais si je vous retiens, ardent petit charbon,
Vous cueillez mes baisers, pour voler mon désir.

Vous avez la jeunesse, insolente parure,
Qui donne à nos combats, un parfum de nature,
La joie ensauvagée emportée par l’instant.

Je contemple ton corps, dormant contre le mien,
Admirant la beauté, la courbe de ton sein,
Ce charme délicat du plaisir et du sang.

Reborn

Dans tout ce qui détruit, il y a la naissance
Il y a ce cri du cœur, ce mot qui dit adieu,
Je me rappelle hier et mon choix de décence
Que cela fait longtemps, que je ne suis heureux.

Dans tout ce qui renait, la mort est une essence
Qui imprègne le bois, comme l’odeur du feu,
Revenir en arrière, cela ne ferait sens
Mais au moins, cruel, je ne serai malheureux.

Je reprendrai la cape, et les gants et mes armes
Je cesserai d’aimer et sècherait mes larmes
Pour pouvoir relever ce dandy méprisant

Souviens toi de cet ange, souviens toi aujourd’hui,
Que tes mots redeviennent la douleur ressentie
Et que 15 ans après, ce connard soit vivant.

Savourer l’Ironie

Ce soir, j’ai pu tremper mes lèvres à ton Calice
Et sentir me brûler et ma gorge et mes yeux.
Je dois dire merci, car j’ai été heureux
De souffrir de tes coups, d’endurer ton supplice.

Ce soir, j’ai retrouvé le goût de la douleur
Rien ne saurait étreindre mon corps disloqué
Les sanglots qui l’agitent me font un peu pitié
Mais ce soir, ma chère ange, je m’assois et je pleure.

Je ne regrette rien, d’avoir cru en vos maux,
D’avoir offert mes mains et contredit mes mots,
Mais content de trahir, je trahirai encore.

Tu m’as rendu parjure quand je t’ai obéi,
Et tu m’as remonté à mon premier ressort.
Permet moi, ce soir, d’en savourer l’ironie.

La Terre

Sous mes pas, le sol tremble, je me perds dans mes mots
Et si ma voix te semble hésiter un instant
Le silence révèle que ce n’est plus le temps
Emportant avec lui, ce vent de renouveau

Ne crains pas de mes bras, qu’ils te lâchent trop tôt
Étreinte de statue taillée au marbre blanc
J’ai encaissé les coups, les mauvais éléments
Pour retenir ta sphère étoilée sur mon dos

Mais sous mes traits figés, coule un sang de feu
Éclairant d’éruptions la lune de tes yeux
Et donnant à mes mots la douceur de l’Enfer.

Tu as brisé des feux que je croyais éteints
Quand je la vois, en pleurs, la douleur m’étreint,
Mais dis moi, mon ange, suis-je le Ciel ou la Terre?

(Le Ciel et la Terre 2/3)

Le Ciel

Hésites-tu encor, entre pluie et colère
Et si ta voix me semble détonner un instant
L’orage n’est jamais qu’un peu de mauvais temps
Il suffirait d’attendre pour revoir l’éther

Où trouves tu le bleu de ta céleste sphère
Que je me noie en lui comme un calme océan
Des passions éclatent emportées par le vent,
L’arc-en-ciel vient toujours remplacer l’éphèmère

Dans l’azur de tes yeux, le soleil sur tes lèvres,
Les épis de blé blonds, patine de l’orfèvre,
Tout me ramène à toi et pourtant tout est clair.

Ma voile est retombée, je dérive à présent
Sur la mer apaisée, je cherche un autre temps.
Mais dis moi, ma chère, es tu le Ciel ou la Terre?

(Le Ciel et la Terre 1/3)

Dernier baiser

Sur le quai de la gare, comme dans un cliché
Pour nous dire au revoir, nous nous sommes embrassés.
Le baiser convenu, c’était presqu’attendu
Mais tu m’as étonné quand tu es revenue.

Savais tu, comme moi, qu’il serait le dernier?
Venais tu à mes lèvres pour ne pas oublier?
Je ne voulais savoir, et dans tes bras, perdu,
J’ai donné mes espoirs et ma passion à nu.

J’ai vécu chaque mot, tels des gouttes qui tombent,
Si Dieu est dans la pluie, il a couvert ma tombe
Sur laquelle est gravée, que je suis mort heureux.

J’ai souffert chaque maux que ton cœur a souffert,
Et offert à tes mots juste un point de repère.
Mais la fin est venue, il faut nous dire… Adieu

Le verre de chute

Vous avez dans vos yeux le doute et l’espérance,
Vous, mes douces amies, mes compagnons d’errance.
Si je vous écris ces vers, presque par hasard,
C’est que vous vous endormez et qu’il est bien tard.

Rencontrer son égale est toujours bien plaisant,
Cela force l’esprit à revoir autrement
Les projets silencieux mais tenus en espoir
Les couleurs qui s’accordent au rouge et au noir.

Les flammes laisseront de ce jour, une marque.
Souvenir insouciant qui pourtant se démarque
De l’ennui infini où mon cœur m’a porté.

J’ose croire en ce temps, que vous n’oublierez pas
Ces morceaux sans lendemain, ces éclats de joie
Qu’entre vos lèvres froides, j’ai voulu vous souffler.

Le sort en est jeté

Pièce lancée en l’air, un peu sans le savoir,
Il n’a fallu qu’un mot, pour lui donner sa place.
Le voici, le hasard, triomphant de l’espace
Et marquant de son pas, les restes de l’espoir.

Fallait-il que nous fussions fatigués, ce soir,
A jouer d’un lancer, d’un battement de cil,
Ce coup, qui suspendu, se déroule tranquille,
Et occupe nos nuits, chassant les cauchemars.

Mais vous avez oublié la beauté du pari
C’est le risque, le doute, qui sauve de l’ennui
Révélant à nous même nos masques qui s’effacent

La pièce est retombée, au lever du soleil,
Un soleil blanc, éteint, qui d’un coup se réveille.
La pièce est retombée, nous révélant sa face.

Chaos

Sombre et déjà acide, ton sourire m’effraie,
Me rappelant sans cesse, ce que je sais de toi.
Des enfers tu reviens et tes mots sont parfaits,
Pour porter Sa parole et transmettre Ses lois.

Cruel, désabusé, ton sourire est défait,
Tu te vois en reflet promettre sur ta Foi.
Alors que de parjure, tes maux sont déjà faits,
Tu redores un blason, de Marquis et de Roi.

Si tu craches ce sang que tu voulais écrire,
Tes vers se sont noyés et tu peines à relire
Les serments pris hier et sermons de demain.

Tes pas entre les miens, ta voix qui me sussure
Que tu es fou, damné, que tu es mon destin.
Tes pas entre les miens, ta voix qui me murmure…