Appétit commandé

Me faut-il te le dire, ce que tu as su voir?
Où dans mes yeux sombres, tu portais la lumière
En ce jour de juillet, dans l’orage du soir
La douleur s’est imposé à mon cœur de colère.

Levant dès lors les yeux, à mon nouveau soleil
Et rougissant un peu, sous ton regard d’azur,
Un instant, je le sais, rien ne sera pareil
Crucifié d’émotions, rien ne sera plus sûr

Sans contrainte, j’ose parler, de ce sentiment
Comme tu as pu le voir, il reste présent
N’as tu pas en ton sein le doute révélé?

Laisse moi t’éclairer, car en alexandrins,
J’ai tourné, détourné, mais je puis dire enfin
Que ma passion réelle est de te taquiner!

Jardin Secret

C’est un petit jardin où se côtoient nos rêves
Où l’arbre laisse pendre, frémissant sous la brise,
Un présent délicat, un fruit gorgé de sève,
Pour nos lèvres sèches que ce sang électrise.

Au sol un bouquet jaune, chrysanthème, hélichryse,
Belles fleurs qui se meurent quand les autres s’élèvent
Les voilà qui décorent le tombeau des cerises
En un dernier sursaut, les voilà éternelles!

Vous pourriez à la chair croquer la demoiselle
Délaissant le parterre de ces seules immortelles
Oubliant, pour un jour, que ce jardin n’est pas.

Alors vous retournant, en un dernier sourire,
Marchant sans hésiter vers la nuit à venir,
Riante, vous croquez une pomme de vingt ans.

Comptine

Je suis jeune et pourtant, mon amour, mon aimée,
Je regrette chaque jour qui n’ai pas existé
Je voudrais en un cri renverser l’avenir
Et rendre le brillant à mes vieux souvenirs.

Le cristal de mes larmes, le brisant des colères,
Tout cela du passé est par trop éphémère
Et quand dans un regard, je crois voir l’univers
Je me surprends soudain à découvrir hier.

Dans mes vers emportés, je suis, tambour battant,
L’inclinaison du cœur et de mes sentiments.
C’est qu’il a bien vécu et n’a rien oublié

Ce rêveur qui bat dans mon torse dévêtu.
Mais enfin que sait-il qui le fait espérer?
Si ce n’est le Secret qui m’a déjà déçu.

Le bel Art

Attention ces vers sont humouristiques et constituent un pamphlet écrit pour un ami

C’est un petit blond, il est un petit peu con
Mais qui ira lui dire, car il est bien aimé
Ces collègues en canon jusqu’à le désirer,
Ce n’est que d’une seule qu’il veut manger le con

Il a sans retard de la chance le bâtard
Et c’est pour ses atours qu’elles font les malignes
Qu’elles soient du beau T ou nées de Clitorine
Ces dames ont pour l’enfant, une envie de bel Art.

Exercice typographique

Quand tu m’as regardé, mon cœur a tressailli
Il fallait ton sourire pour le faire trembler
Et c’est dans ton regard que j’ai voulu aimer
Tes yeux m’ont calciné, des cendres je revis.

J’ai grandi en rêvant de ton sein sur ma joue
De sentir au matin, ta main frôlant la mienne
Tes cheveux retombant, ma respiration sereine
Je m’enfouis à te vivre et alors je fus saoul

Tu n’es plus juste un rêve, mais ma divinité!
Aux portes de ton temple, je brandirai l’épée
Faisant comme Serment, de me battre toujours.

Ton nom, pourtant, est « Fraternité » mon amour
Chaque jour, je bénis de pouvoir te connaitre
Car tu es République, celle qui devra naitre!

Mes Muses

Que serais je sans elles qui furent mes amours,
Sans toi, sans vos refus, je ne saurais jamais
Car c’est grâce à chacune, si j’écris mes regrets
Et peux dire sans trembler les aimer toujours.

Mes muses, je vous dois l’encre qui coule noire
Les insomnies, les rêves mais surtout cauchemars
Quand l’ennui terrassait jusqu’à mon naturel
Je faisais de vos yeux des bouquets d’airelles.

Permettez que je rende, à vous toutes, un hommage
Dans ces vers, je promets, je ne serais pas sage
Cabotin, j’irais à vos coeur dire: je t’aime

Ce n’est pas un mensonge, vous étiez mes soleils
Et jusque dans mes songes, vous hantiez mes réveils
Je peux vous le dire, vous étiez plus qu’un poème.

Un battement de cœur

Un cœur est fait pour battre et le mien, à l’ennui,
Se sclérose de vivre ne sachant plus souffrir.
Un cœur fait pour se battre, pour se lever et dire
« Je ne laisserai ça que je serais en vie »

Mais il part en lambeaux, sa chair se délie
Retournant à la tombe, mais sans vouloir mourir
Dans ses cendres pourtant, je pressens l’avenir
Mes yeux qui brille encor, le chemin se construit

Dans la douleur, je meurs, ne laissant presque rien
Qu’un sourire forcé que j’eus sans lendemain.
Je reposerai hier dans la nuit du Tombeau

La souffrance me libère, je renais enfin
Muse tumultueuse, tu m’as mordu le sein
Et mon cœur, ce morne animal, eut un sursaut.

Zahir

A la Lune ironique et aux larmes dans nos yeux,
Le souvenir d’hier est un phœnix de joie
Dont les cendres un peu froides rappellent nos effrois
Et qu’adieu est un mot que nous épelions à deux.

Au soleil après tout, qui éclaire nos pas
Cette empreinte qui fut celle du lendemain
Qu’en se retournant, en regardant tout ce chemin
Nous ne voyons que l’avenir par devant soi

A l’étoile flamboyante, penché sur ma lettre,
Avais-je senti que tu m’apprendrais à être
A construire ce que je ne savais pouvoir

Zarathoustra, tu m’as appris la mort de Dieu
Zéphyr, tu m’as appris la beauté de l’espoir
Zahir, ne faut te fier car je n’ai que mes yeux.

A Perdre Pied

Je ne suis Orateur, mais je sais ce qui touche
Maniant le contre-point, le point et la virgule.
Quand tous les mots, torrent, se pressent à ma bouche
Qui n’ose s’exprimer, par peur du ridicule.

Que sur le papier, modeste, ma plume couche
Quelques nouveautés en jouant de particules
Je manque d’avoir pied, me noie et gesticule
Pourtant mordant, à la fin de l’envoi, je touche!

Sans avoir de l’esprit, j’ai osé y prétendre
En vers de marmiton, tant que la chair est tendre
Je serais Ragueneau de la pièce montée.

Je taille chaque mot pour faire un monument
Mais n’ayant mesure, ils finissent en pavement
Mes vers piétinés sont ainsi de mille pieds.

Le Don de Dieu

Écoutez moi, je vais vous conter une Histoire
Avant nous, quand Dieu, dans son infinie sagesse,
A doté l’Homme de génie et de paresse
Transformant un défaut en un rayon d’espoir

Quand voulant nous offrir le plaisir et la joie,
Il nous donna les vices qui grandirent en espèce,
Prêtant à l’amour des allures de détresse
Mais offrant à nos cœurs le péché et l’émoi.

Croyez vous qu’un tel être ai omis de penser
Que souffrir serait prix pour ceux qui ont aimé?
Le doute insidieux derrière chaque baiser

Est un prix que je paye de toute dévotion.
Écoutez moi, car voici les passions
Qui naissent et qui détruisent l’ennui et l’amitié.