Le prix d’un vers

Donnez moi une muse, j’en ferais un poème
Au profond de ses yeux, j’y verrais des « je t’aime »
Donnez moi une muse, et l’espace du temps
Aura comme couleur la nuit des sentiments.

Offrez-moi de rêver et je croirais peut-être
Que l’amour dure un jour, un siècle, une lettre.
Offrez-moi un baiser, et tout sera fini
Vous ne serez pas plus qu’une ancienne folie

N’avez vous pas compris que je ne crois en rien
Que ces mots que j’ai dit, n’était pas les miens
Les serments sont des rêves que vous avez nourris

Je suis ce parasite qui vit de vos colères
Vos tristesses, vos larmes ont construit chaque vers
Et grâce à vos douleurs, dans le sang, j’ai écrit.

Juste une dernière fois

Juste une dernière fois, je voudrais t’écrire
Convaincre tes yeux et séduire ton cœur
Convoquer les larmes, faire chanter les rires,
Tout cela, seulement, je voudrais ton bonheur.

Juste une dernière fois, je voudrais te dire
Combien je me battrais pour vaincre ta froideur
Que mes mots se voudront sous le chant de ma lyre
De ma sincérité, les doux ambassadeurs.

Juste une dernière fois, je voudrais promettre
Mes vers à tes couleurs, mes lèvres à tes lettres,
Croire en l’éternité, quand nos corps sont unis.

Juste une dernière fois, je voudrais te voir
Caresser ce visage, encore plein d’espoir.
Mais l’ennui a vaincu nos rêves et nos vies.

J’ai froid

J’ai froid, tu ne vois pas? Je frissonne, éteint
Nul brasier ne réchauffera mon corps détruit
Nul feu n’éclairera mon visage engourdi
Et la flamme chancelle, disparaît en mon sein

Pourtant j’offre mon bras, pourtant je tends la main,
Face à ta colère, je ne me suis pas enfui
Je suis resté pour savoir, pour apprendre aussi
Mais tu m’as rejeté, tu ne me laisses rien

Je vais m’en aller, tu le veux, j’obéis
Il me restera un peu de regrets, de non-dits
Et de cette chaleur que tu portais en moi.

Je m’endormirais au feu de mes souvenirs,
Ce soir, quelques jours bruleront au nadir
Un tout dernier regard, tu ne vois pas? J’ai froid…

L’Abandon

C’est dans tes mots que je m’égare et que j’oublie
Dans tes cheveux, que je sens mon cœur qui s’arrête
Entre tes bras serrés, que j’ai appris à être
Et dans tes yeux, qu’enfin, je comprends que je vis

C’est dans tes maux que j’ai laissé tous mes soucis
Dans tes paroles que roulent mon horizon
Entre tes lèvres que j’ai connu la boisson
Et l’ivresse m’emporte dès que tu me souris

Je vieillis, tu diras, mes cheveux tombés blancs,
Ce n’est pas très discret, mais je reste un enfant
Quand voudrais je grandir si ce n’est avec toi?

Illettré, tu m’as donné les mots pour t’écrire
De parole, tu m’as tendu la main pour construire
Nous apprendrons, je serais toi, tu seras moi.

La Nuit commence!

Il y a dans l’obscur, un éclat de lumière,
Comme une pièce attirant le regard.
Une flamme qui semble brûler jusqu’à la matière
Mais qui séduit en nos cœurs, la soif de savoir.

Il y a dans le bien, un fragment de douleur –
conscience du réel? – Il sait que n’existe pas
Ce manichéisme pour lequel il se bat
Et il a appris que le mal est libérateur.

Il y a dans mes mots des fêlures discrètes
Qui portent la noirceur de combats, de défaites
Mais aussi l’espoir secret que ces vers délivrent.

Il y a dans tes yeux, un éclat d’obscurité,
Ce doute qui grandit, l’appréhension de vivre,
Vis, sois ivre et connait la Liberté!

Hier

Un jour tu m’avais dit qu’hier ne valait rien,
Que l’orage à venir passerait sans colère.
Qu’éternellement amis, nous les laisserons faire
Et qu’un soleil moqueur sèchera nos chagrins.

Tu m’avais promis à différents lendemains
Que tu l’aimes, que je sois loin, ou toi ailleurs,
Que d’autres bras m’enlacent, qu’une autre dans mon cœur
Prétende à te chasser. Tu ne seras pas loin.

On portait la lumière, un peu noir, un peu blanc,
Nos couleurs, quelques fois, tiraient aussi au sang.
Mais c’était la passion qu’on ne savait cacher.

Tu étais un Archange, moi j’étais Lucifer;
J’étais l’obscurité, dans ces yeux qui m’éclairent.
Je te fais peur? Mais c’est toi qui m’a oublié…

Laisse moi te parler

Laisse moi te parler, je suis là pour promettre
Que demain ira bien, qu’un soleil sera là
Éclatant de lumière et que tu oublieras
Ce que j’ai à te dire, si tu veux le permettre

Tu pleures, tu t’excuses, pourquoi fais tu cela
Tu n’as pas mérité ce que je fais paraitre.
Je le hais maintenant, de ce qu’il m’a fait être,
De t’avoir fait souffrir, et qu’il ne soit pas là.

Je suis un bon ami, je n’ai rien à en dire
C’est son choix aujourd’hui, s’il a voulu partir
Je le soutiens bien sûr, mais je n’oublierais pas.

J’ai été à ta place, et j’y ai perdu tant
L’illusion de vivre, de l’amour, et du sang.
Laisse moi te parler, je serais là pour toi…

Pas su, pas pu

Je n’ai rien que des mots, que je n’ai pas su dire
Quand juste près de toi, je sentais un mal-être
L’envie de t’embrasser, autant que de paraitre,
Je n’ai pas su te promettre de ne jamais m’enfuir.

Il ne me reste de toi, que des souvenirs,
Que j’ai chéris souvent, détruits, souillés aussi
Des mots que tes messages ont portés à la vie
Que je n’ai pas choisis, qui n’ont voulu partir.

Tu me pardonneras un jour, peut-être pas.
Je n’ai rien fait au fond, que tu ne saches pas
Si le prix de t’aimer est de t’avoir perdu…

Je ne regrette rien, ni plaisir ni les roses,
Je ne serais sans toi qu’un sourire déchu.
Merci Lily, mon ange, pour cette métamorphose.

Toi

Je déchirerai les cieux, la terre et l’enfer
Pour que tes yeux s’éclairent et se perdent en les miens
Je détruirai ce monde qui n’est plus le tien
Et bâtirai pour toi, une Cité d’éther.

Tu n’es rien pour moi qu’un soleil à minuit
Que l’oubli du présent dans la fuite d’hier;
Tu n’es rien d’autre que l’espoir éphémère
Qu’un jour sera meilleur au creux de tes envies.

Mais tu n’existes pas, pas encore du moins
Le reflet d’un songe que veut peindre ma main
Une sorte d’idéal qui ne viendra jamais…

Je t’ai entr’apercue, croisée dans d’autres yeux
Il était bien trop tôt, ou trop tard si tu veux
Je ne sais plus qu’un jour, je te reconnaitrai.

Ma France

J’aime en ce pays, de montagnes et vallons
La fraicheur de la route qu’empruntent les marcheurs
On y croise parfois d’innocents randonneurs
Au détour d’un chemin, un fougueux étalon.

Cette terre où mon âme est comme à la maison
Qui vibre au fond de moi de ses puys, ses odeurs
Le royaume innocent où s’appaise mon cœur
Et le monde éternel d’où vient ma déraison.

C’est cela que je vois, quand, juste à côté d’elle
Je retrouve en ses yeux la couleur de mon ciel
Et auprès de son corps la chaleur des hivers.

C’est cela que je sens quand humant son parfum
C’est un peu de chez moi que je crois sous mes mains
Quand le fruit du verger a le goût de sa chair.