Tempête

Pour que nos illusions, un instant, se préservent
Laisse moi fermer les yeux et tendre mes lèvres
Au rouge sur tes joues, je sens naitre la fièvre
Qui m’étreint tout autant qu’on la vit de conserve.

Alors tendant ma main, tremblante d’émotion,
Je glisse sur ton cou, bousculant tes cheveux
Tu m’observes, troublée, sentant naitre un frisson
D’un baiser, malgré moi, déposé en ce creux.

Doucement, tu arrêtes mes doigts malhabiles
D’un sourire timide, je me sens imbécile
Quand te penchant vers moi tu me rendis la vie.

Nos souffles accordés, nos cœurs à l’unisson,
J’ai oublié, longtemps, ce qu’était la passion
Instants d’éternité volés à d’autres nuits.

(La promesse 1/4)

Ballade des dames d’aujourd’hui

Dans tes cheveux, une main passe
Effleurant des doigts, ton visage.
Sur ta gorge, elle se délasse
Terminant de paraitre sage.
Rapide! Défaisant ton corsage,
Un instant se fait de caresses
Créant sous son tendre passage
Tempête, frissons, allégresse.

Inspiré par ces jeux de passe
On peut le voir sur son sillage
Naitre des passions, qui s’effacent
Que ta chair n’en refuse l’hommage
Ou que ne cambre ton corps sage
S’abandonnant à la tendresse
Tandis que cette main voyage
Tempête, frissons, allégresse.

Tes mains, sur lui, suivent ses traces
Rendant un peu de ce message
Tandis que l’une est sur sa face
L’autre veut offrir en partage
Ce désir qui l’emplit de rage.
D’un geste délicat, elle dresse
Des doigts, un autre paysage
Tempête, frissons, allégresse.

Princesse, sachez aux rimes as-
-sagies hésiter d’être sage.
Je ne vous dois qu’une promesse:
Tempête, frissons, allégresse.

Le prix d’un vers

Donnez moi une muse, j’en ferais un poème
Au profond de ses yeux, j’y verrais des « je t’aime »
Donnez moi une muse, et l’espace du temps
Aura comme couleur la nuit des sentiments.

Offrez-moi de rêver et je croirais peut-être
Que l’amour dure un jour, un siècle, une lettre.
Offrez-moi un baiser, et tout sera fini
Vous ne serez pas plus qu’une ancienne folie

N’avez vous pas compris que je ne crois en rien
Que ces mots que j’ai dit, n’était pas les miens
Les serments sont des rêves que vous avez nourris

Je suis ce parasite qui vit de vos colères
Vos tristesses, vos larmes ont construit chaque vers
Et grâce à vos douleurs, dans le sang, j’ai écrit.

Juste une dernière fois

Juste une dernière fois, je voudrais t’écrire
Convaincre tes yeux et séduire ton cœur
Convoquer les larmes, faire chanter les rires,
Tout cela, seulement, je voudrais ton bonheur.

Juste une dernière fois, je voudrais te dire
Combien je me battrais pour vaincre ta froideur
Que mes mots se voudront sous le chant de ma lyre
De ma sincérité, les doux ambassadeurs.

Juste une dernière fois, je voudrais promettre
Mes vers à tes couleurs, mes lèvres à tes lettres,
Croire en l’éternité, quand nos corps sont unis.

Juste une dernière fois, je voudrais te voir
Caresser ce visage, encore plein d’espoir.
Mais l’ennui a vaincu nos rêves et nos vies.

J’ai froid

J’ai froid, tu ne vois pas? Je frissonne, éteint
Nul brasier ne réchauffera mon corps détruit
Nul feu n’éclairera mon visage engourdi
Et la flamme chancelle, disparaît en mon sein

Pourtant j’offre mon bras, pourtant je tends la main,
Face à ta colère, je ne me suis pas enfui
Je suis resté pour savoir, pour apprendre aussi
Mais tu m’as rejeté, tu ne me laisses rien

Je vais m’en aller, tu le veux, j’obéis
Il me restera un peu de regrets, de non-dits
Et de cette chaleur que tu portais en moi.

Je m’endormirais au feu de mes souvenirs,
Ce soir, quelques jours bruleront au nadir
Un tout dernier regard, tu ne vois pas? J’ai froid…

L’Abandon

C’est dans tes mots que je m’égare et que j’oublie
Dans tes cheveux, que je sens mon cœur qui s’arrête
Entre tes bras serrés, que j’ai appris à être
Et dans tes yeux, qu’enfin, je comprends que je vis

C’est dans tes maux que j’ai laissé tous mes soucis
Dans tes paroles que roulent mon horizon
Entre tes lèvres que j’ai connu la boisson
Et l’ivresse m’emporte dès que tu me souris

Je vieillis, tu diras, mes cheveux tombés blancs,
Ce n’est pas très discret, mais je reste un enfant
Quand voudrais je grandir si ce n’est avec toi?

Illettré, tu m’as donné les mots pour t’écrire
De parole, tu m’as tendu la main pour construire
Nous apprendrons, je serais toi, tu seras moi.

La Nuit commence!

Il y a dans l’obscur, un éclat de lumière,
Comme une pièce attirant le regard.
Une flamme qui semble brûler jusqu’à la matière
Mais qui séduit en nos cœurs, la soif de savoir.

Il y a dans le bien, un fragment de douleur –
conscience du réel? – Il sait que n’existe pas
Ce manichéisme pour lequel il se bat
Et il a appris que le mal est libérateur.

Il y a dans mes mots des fêlures discrètes
Qui portent la noirceur de combats, de défaites
Mais aussi l’espoir secret que ces vers délivrent.

Il y a dans tes yeux, un éclat d’obscurité,
Ce doute qui grandit, l’appréhension de vivre,
Vis, sois ivre et connait la Liberté!

Hier

Un jour tu m’avais dit qu’hier ne valait rien,
Que l’orage à venir passerait sans colère.
Qu’éternellement amis, nous les laisserons faire
Et qu’un soleil moqueur sèchera nos chagrins.

Tu m’avais promis à différents lendemains
Que tu l’aimes, que je sois loin, ou toi ailleurs,
Que d’autres bras m’enlacent, qu’une autre dans mon cœur
Prétende à te chasser. Tu ne seras pas loin.

On portait la lumière, un peu noir, un peu blanc,
Nos couleurs, quelques fois, tiraient aussi au sang.
Mais c’était la passion qu’on ne savait cacher.

Tu étais un Archange, moi j’étais Lucifer;
J’étais l’obscurité, dans ces yeux qui m’éclairent.
Je te fais peur? Mais c’est toi qui m’a oublié…

Laisse moi te parler

Laisse moi te parler, je suis là pour promettre
Que demain ira bien, qu’un soleil sera là
Éclatant de lumière et que tu oublieras
Ce que j’ai à te dire, si tu veux le permettre

Tu pleures, tu t’excuses, pourquoi fais tu cela
Tu n’as pas mérité ce que je fais paraitre.
Je le hais maintenant, de ce qu’il m’a fait être,
De t’avoir fait souffrir, et qu’il ne soit pas là.

Je suis un bon ami, je n’ai rien à en dire
C’est son choix aujourd’hui, s’il a voulu partir
Je le soutiens bien sûr, mais je n’oublierais pas.

J’ai été à ta place, et j’y ai perdu tant
L’illusion de vivre, de l’amour, et du sang.
Laisse moi te parler, je serais là pour toi…

Pas su, pas pu

Je n’ai rien que des mots, que je n’ai pas su dire
Quand juste près de toi, je sentais un mal-être
L’envie de t’embrasser, autant que de paraitre,
Je n’ai pas su te promettre de ne jamais m’enfuir.

Il ne me reste de toi, que des souvenirs,
Que j’ai chéris souvent, détruits, souillés aussi
Des mots que tes messages ont portés à la vie
Que je n’ai pas choisis, qui n’ont voulu partir.

Tu me pardonneras un jour, peut-être pas.
Je n’ai rien fait au fond, que tu ne saches pas
Si le prix de t’aimer est de t’avoir perdu…

Je ne regrette rien, ni plaisir ni les roses,
Je ne serais sans toi qu’un sourire déchu.
Merci Lily, mon ange, pour cette métamorphose.