Les solitaires

Un instant, nos souffles accordés se murmurent
L’ivresse d’un baiser retenu contre moi
Les mots que je déchire, doux papillons de soie,
Sont l’espoir de demain, les secrets en parjure.

Je voudrais vous aimer mais comment être sûre
Il me suffit d’écrire, pour que ne soit pour toi,
Un baiser, le secret, qui mourra avec moi
Le serment cavalier devenu la parure.

Je ne me donnerai à tes bras en partage,
Toi qui donna ton cœur, bel oiseau de passage,
Je resterai libre, enfin, dans ma solitude.

Laisse moi au silence, quand par trop de plaisirs,
C’est à me retrouver que mes pensées aspirent.
Laisse pour toujours à ma douce quiétude

Le Vampire

Je repose à présent, dans l’aurore de sang,
Ton souffle sur mon cou si j’en sens la souffrance,
Fait monter en mon sein, une délivrance,
L’attache qui me tient à tes lèvres un instant.

Je m’abandonne à toi, tes cheveux m’enlaçant ,
Tu m’as offert le feu qui m’a donné naissance,
Je t’ai offert ma chair et donné ma confiance
Asservi, bienheureux, à tes commandements.

Maitresse incontestée, je laissais à tes mains
Le soin d’entraver mon cœur entre tes liens
Mais cela s’est brisé, libère moi, ma sœur !

Car tu t’es ennuyée, c’est un vice despote,
Nature sans lendemain, d’un adieu, il est l’heure
Tu ne m’as pas aimé, mais ce n’est pas ta faute…

Le Cri

A hurler mes poumons, gratter la porte close,
Errer dans le brouillard et l’obscur de la nuit,
Je ne sais plus depuis que j’en suis reparti
Où se trouve le jour étant en toutes choses.

Car j’ai voulu aimer comme on aime une rose
Sans craindre au lendemain de la trouver flétrie
Si j’ai voulu t’aimer, c’était de toute vie,
Me donner tout entier à ce cœur qui m’expose.

Et je l’ai fait, j’ai réussi, passion de sang,
Dans tes bras chauds, j’ai sacrifié un dieu vivant
J’ai oublié, ma peur et mes névroses, d’être seul.

Mais la chair se détache et, d’un coup, se nécrose,
Je ne tiens qu’un linceul, sur lequel je repose,
A hurler mes poumons et déchirer ma gueule.