Ma France

J’aime en ce pays, de montagnes et vallons
La fraicheur de la route qu’empruntent les marcheurs
On y croise parfois d’innocents randonneurs
Au détour d’un chemin, un fougueux étalon.

Cette terre où mon âme est comme à la maison
Qui vibre au fond de moi de ses puys, ses odeurs
Le royaume innocent où s’appaise mon cœur
Et le monde éternel d’où vient ma déraison.

C’est cela que je vois, quand, juste à côté d’elle
Je retrouve en ses yeux la couleur de mon ciel
Et auprès de son corps la chaleur des hivers.

C’est cela que je sens quand humant son parfum
C’est un peu de chez moi que je crois sous mes mains
Quand le fruit du verger a le goût de sa chair.

Au temps qui passe…

Je ne pardonne rien, ni tes yeux, ni ton rire,
Je ne veux plus de rien, tu m’as déjà donné
Tout ce que tu pouvais me prendre ou de désir.
Et je disparaitrai sans la joie d’un baiser.

Je vis avec la rage et aux lèvres un sourire,
J’ai la fureur de vivre comme d’autres d’aimer
Ne juge pas trop vite, toi qui m’a fait mentir,
Car malgré tous ces mots, tu sais, rien a changé…

Allons ne réponds pas, tu ne saurais quoi dire
J’ai perdu l’espoir de me revoir flétrir
Dans tes yeux qui brillaient d’un peu plus de chaleur.

Tu ne m’inspire plus que l’adieu et l’ennui
Toi qui m’a inspiré la violence de l’envie.
Tu ne m’inspire plus que l’agonie des heures.

Chut(e)

Ils étaient différents, rien ne leur ressemblait,
Que le souffle échappé à leurs êtres parfaits.
Lilith fut la première à lui tendre ses bras.
Lui qui vivait au Ciel, elle qui n’en voulait pas.

Elle s’est cru assez forte pour renier ce qu’il est,
Mais que vaut un serment que son frère a défait?
Il était de glace, de grâce et pour la Foi,
Elle qui venait du Ciel, lui qui n’abjurait pas.

Et la déchue souffrait de sa sourde ignorance,
De ses lèvres fermées, de son dernier silence.
Lui qui doutait enfin, elle qui n’en pouvait plus.

Quand les yeux grands ouverts, il comprit son erreur,
L’ironie exigea qu’elle n’ai su son bonheur.
Lui qui tomba du Ciel, elle qui n’y était plus.

1871

Aux murs ensanglantés, assis, un enfant pleure,
Ses yeux fixent les morts, et l’Éternel, vitreux.
Une balle a traversé son front blême, et heureux.
Et, son bandeau, dit pour lui « Mort pour un jour meilleur »

Mais ces corps alignés, dont les os blancs affleurent,
Ces hommes assassinés, éclairés par le feu,
C’est un peuple en colère, un peuple qui vaut mieux.
Paris s’est embrasé, pour honorer leur cœur.

C’est au père Lachaise, leur dernière maison,
Alors n’y pensons plus, à tort ou à raison,
Leur chair se putréfie, laissons donc leur Histoire.

Le père tue son fils, le sang sur le pavé,
Le pays se soulève, et suit le drapeau noir.
Pour que demain triomphe la France libérée!