Un souffle au matin s’est levé

Un souffle au matin s’est levé,
Il portait l’Orage et la Nuit
Et quand le vent est retombé
Il a fait naitre l’Harmonie

Vent tu te lèves d’Orient, viens là
Dresser mon corps tremblant, et las
Je suis de chair, de sang, d’éclat
Relève moi, souffle divin (OMB)

Un souffle au matin est parti
Dans les monts enneigés de nuit
Il mourut pour renaitre encore
A l’ombre d’un robinier d’Or.

Canon-de-choeurs

L’Écrit’Vin

Laiss’ moi tremper ma plume dans un nectar divin,
Que je trace des lettres de noblesse ou d’aveu
Chaque mot comme flèche se perd dans le sylvain
Chaque vers s’est levé prétendant être heureux.

Pourtant l’alexandrin aux couleurs du raisin,
Pâlit vite déjà, serait il trop moelleux ?
Je n’ose le croire, car si jamais convainc,
Mon vers-biage est souvent loin d’être ennuyeux.

Le ton manque de corps, le poème sonne creux
Il recèle un secret réservé aux curieux
Mais il reste un sonnet désespérément vain.

Alors pour le finir – cesse de lever les yeux,
Tu sais bien que je ne suis jamais très sérieux ! –
Je me permet de baptiser cet écrit vin.

Poussière écarlate

Je veux me souvenir du bonheur disparu
Des joies et du passé, du futur sans peine
Ne pas garder de toi, le crachat et la haine
Me rappeler plutôt les rires qu’on a eu

Je veux me souvenir que nous fûmes heureux
Un jour, on s’est promis, que nous le resterions
J’y croyais moi aussi jurant avec passion
De n’avoir que la joie tant que nous serons deux

Je ne veux pas oublier les combats perdus
M’être battu pour toi, pour nous, un pas de plus,
Avoir fait de mon mieux, ça ne suffira pas.

Tes yeux, tes grands yeux bleus, empli par la colère
Je n’oublierais jamais, tes mots pareils au fer
Et mon sang qui brûla, et ma chair qui tomba.

Poison

Il en fut de nos amours, comme d’un miracle,
Curieuses et insatiables, elles étaient d’illusions.
Nous les avons nourries d’espoirs, de déceptions
De la lumière sombre éclairant le pinacle.

Et si nos corps s’offraient – ô tristes réceptacles –
Aux plaisirs de la chair, aux torrents de passion,
Et s’ils se sanctifiaient sacrifiant la raison,
Ce n’était pas assez, ce n’était que spectacle.

Ma vie est une toile où je me peins à nu
Douleur, croquée à vif, peur, confiance déçue,
Je n’ai rien à cacher, j’écris d’après Nature.

Or, si je crains aujourd’hui de tremper ma plume
C’est que je n’ose par mes mots défier l’injure
Souviens toi mon cœur de cette douce amertume…

Destruction

C’est un peu le début quand on n’ose se dire
Qu’en fait, on s’aime bien, qu’on veut tenter le coup
C’est ce moment d’arrêt, se dire: « on en est où? »
Sans avoir la réponse, avoir peur de partir.

C’est cette envie urgente, de serrer dans ses bras
D’étreindre l’autre, caresser son visage
Lui dire qu’on a tort, que ce n’est qu’un passage
Que l’on voulait s’aimer, pour toujours, être là.

Le calme de l’orage, quand la nuit est venue,
Je veux fermer les yeux, la fatigue me tue,
Pour oublier demain, hier et aujourd’hui.

Apprendre à vivre seul, être à nouveau soi-même
Dans l’écho du silence, se découvrir en vie
Apprendre à vivre seul, se dire que l’on s’aime.

(La promesse 4/4)



Allégresse

C’est un chant au matin, de complices paroles
Quand l’oiseau en mon sein vibre de tes murmures
Nul doute, nulle crainte, puisque nos voix s’assurent
Et font à l’unisson, vibrer la clef de sol

E tempo allegro, dans une danse folle
Nous suivons les notes, et nos tons se rassurent
Tu joues en trémolos pour masquer mes fêlures
J’écris des chansons pour toi, pour remplir mon rôle…

Les orages ont passés, c’est fini les violons,
Le piano à quatre mains suit la partition
Les yeux fermés, nous jouons le même morceau.

E Tempo Adagio, est-ce là le bonheur?
Sans tambours ni grosses caisses, sans les voix du cœur,
Juste un chant au matin, se réveiller ensemble.

(La promesse 3/4)

Frisson

C’est un secret surpris au creux de ton oreille
La brise qu’imagine ton cœur qui s’assagit
Bousculant ta pudeur, un frisson en jaillit
Illuminant tes joues de chaleur vermeille.

Accompagnant ma voix, mes mains sont musiciennes
Jouant la partition que ton souffle me chante
Se rêvant arabesque, notre danse s’enchante
Quand tu cueilles un baiser, tes lèvres sur les miennes.

Mon Léthé bienveillant, dans tes bras, j’oublie Dieu
J’oublie tout, sauf ta peau, j’oublie tout, sauf tes yeux
Ta chair contre moi, la chaleur de ton sein, toi.

Te glissant doucement, tu joues de ma raison
Quand je demande grâce, tu n’arrêteras pas
Et pleurant, brisé, je ne serais qu’un frisson.

(La promesse 2/4)

Tempête

Pour que nos illusions, un instant, se préservent
Laisse moi fermer les yeux et tendre mes lèvres
Au rouge sur tes joues, je sens naitre la fièvre
Qui m’étreint tout autant qu’on la vit de conserve.

Alors tendant ma main, tremblante d’émotion,
Je glisse sur ton cou, bousculant tes cheveux
Tu m’observes, troublée, sentant naitre un frisson
D’un baiser, malgré moi, déposé en ce creux.

Doucement, tu arrêtes mes doigts malhabiles
D’un sourire timide, je me sens imbécile
Quand te penchant vers moi tu me rendis la vie.

Nos souffles accordés, nos cœurs à l’unisson,
J’ai oublié, longtemps, ce qu’était la passion
Instants d’éternité volés à d’autres nuits.

(La promesse 1/4)

« C’était pas le plan »

Quand les mots, malgré nous, ont glissé de nos lèvres
Que la Nature a fait de nos rêves, un poème
Était-il bien trop tard pour se dire je t’aime
Emportés par l’instant, emportés par la fièvre

Le titre était écrit, et jusqu’au point final
Il suffisait de lire les lignes qui passaient
Je n’ai jamais su être sage, tu le savais,
Et tu m’encourageais, jusqu’à ce point fatal

Ton plan était splendide, il n’avait qu’un défaut
D’oublier le réel, le frisson sur ta peau,
Car si je jouais ma chère, tu jouais avec moi.

Comment ne pas te dire, que je savais déjà,
Ton histoire était belle, j’applaudis des deux mains
Adieu enfin, adieu mon amie… à demain!

Babel

S’écroulant doucement, une tour de Babel,
Elle n’est rien d’autre que l’illusion punie.
Ne vois pas un hommage, où je n’ai que l’ennui
Ou un amour déçu quand s’en vient le réel.

J’ai aimé l’éphémère, le feu qui venait d’elle,
Quand l’ombre s’est jetée et la chaleur enfuie,
Ce n’était plus ses yeux qui me gardaient en vie
Mais la douce tiédeur de quelques étincelles.

Une nouvelle tour se dressera demain
Dessinée de mes rêves, écrite de ma main
Elle brillera rouge de tous mes incendies.

Et montant au sommet, je sourirai un peu,
Car ce n’est plus qu’ainsi que je sais être heureux
Le bonheur ne peut naitre que quand tout est fini.