Bored

C’est une fatalité que je ne saurais vaincre
Si je m’ennuie enfin, c’est que je n’ai pas su
Trouver dans tes paroles, un joyau incongru
Ce n’est pas de ma faute, tu n’as pas su convaincre

Je vais t’entendre dire que tu ne savais pas,
Que je suis un connard à juger quelques mots,
Que cela ne fait rien ou alors que c’est sot.
Je répondrais « sans doute », on en restera là.

Quand je vois devant moi, la masse satisfaite
Je me demande comment gardent-ils leurs têtes?
C’est la folie qui guette, si je vivais comme eux.

Lecteur, tu dois te dire, que je suis bien imbu
Mais dis moi, cher ami, jamais ne t’ennuies tu?
Alors pour une fois, sois un con prétentieux 🙂

Imagine

Imagine, les yeux clos, un souffle dans ton cou,
Murmurant à ta chair, de galantes caresses.
A ton épaule, un baiser qui ose d’ivresse
Glisser par petits pas, jusqu’au creux de ta joue.

Inspire doucement, où une main se glisse
Navigant au toucher, sur la chair de ton dos
Et tandis que des frissons se dressent sur ta peau
Tu cherches à capturer ces lèvres de délices.

Ma bouche se défausse, sur ta gorge dessine
Un chemin de promesses, de douceur mutine
Tu accueilles à tes lèvres, l’hommage du désir.

M’emprisonnant alors et cabrant de ton corps
Me laissant à tes pied, continuer; encor
Jusqu’au souffle coupée, de la petite mort!

Des nuits d’été

Je me souviens d’hier, je me souviens de toi,
De tes yeux dans les miens, et nos corps qui s’enlacent
Je me souviens des mots scandant de notre foi
De ton sourire enfin, d’instants toujours fugaces.

Je me souviens encore de t’avoir tant aimé
Ayant fait de mes nuits un autel à ta gloire
Quand brûlant d’émotion, mon corps s’était brisé
Tu as su l’animer en restant pour un soir.

Bien sûr, je n’y crois plus, ce ne sont que des songes
Et l’Amour, un beau jour, est ce mot qu’on prolonge
Pour ne pas s’avouer que ce n’est qu’un cadavre

Je me souviens d’hier, de tes ongles dessinant
Sur mon dos, ta passion, en lettrines de sang.
Je me souviens de tes mots, de tes lèvres, mon havre…

Les monstres

Approche mon enfant et sache qu’ils t’attendent
Nocturnes animaux échappés de tes rêves
Guettants au coin du jour, où rien ne les révèle.
Entends venir les monstres dépeçant ta chair tendre.

Oublieux de leur masque, on les veut d’innocence
Un visage qu’on croirait couronné de lumière
Dans leur cœur, un brasier fait office d’enfer
Et l’amour n’est rien que du feu son essence.

Mon enfant n’ai pas peur, ils seront toujours là
Ose braver leur regard, ils ont plus peur que toi!
Ne leur donne pas plus que silence et mépris.

N’oublie pas que les monstres sont parfois nos amis
Et que dans leur yeux clairs, nos reflets se répondent
Sans Amour, rappelons aux heures, les secondes.

Appétit commandé

Me faut-il te le dire, ce que tu as su voir?
Où dans mes yeux sombres, tu portais la lumière
En ce jour de juillet, dans l’orage du soir
La douleur s’est imposé à mon cœur de colère.

Levant dès lors les yeux, à mon nouveau soleil
Et rougissant un peu, sous ton regard d’azur,
Un instant, je le sais, rien ne sera pareil
Crucifié d’émotions, rien ne sera plus sûr

Sans contrainte, j’ose parler, de ce sentiment
Comme tu as pu le voir, il reste présent
N’as tu pas en ton sein le doute révélé?

Laisse moi t’éclairer, car en alexandrins,
J’ai tourné, détourné, mais je puis dire enfin
Que ma passion réelle est de te taquiner!

Jardin Secret

C’est un petit jardin où se côtoient nos rêves
Où l’arbre laisse pendre, frémissant sous la brise,
Un présent délicat, un fruit gorgé de sève,
Pour nos lèvres sèches que ce sang électrise.

Au sol un bouquet jaune, chrysanthème, hélichryse,
Belles fleurs qui se meurent quand les autres s’élèvent
Les voilà qui décorent le tombeau des cerises
En un dernier sursaut, les voilà éternelles!

Vous pourriez à la chair croquer la demoiselle
Délaissant le parterre de ces seules immortelles
Oubliant, pour un jour, que ce jardin n’est pas.

Alors vous retournant, en un dernier sourire,
Marchant sans hésiter vers la nuit à venir,
Riante, vous croquez une pomme de vingt ans.

Comptine

Je suis jeune et pourtant, mon amour, mon aimée,
Je regrette chaque jour qui n’ai pas existé
Je voudrais en un cri renverser l’avenir
Et rendre le brillant à mes vieux souvenirs.

Le cristal de mes larmes, le brisant des colères,
Tout cela du passé est par trop éphémère
Et quand dans un regard, je crois voir l’univers
Je me surprends soudain à découvrir hier.

Dans mes vers emportés, je suis, tambour battant,
L’inclinaison du cœur et de mes sentiments.
C’est qu’il a bien vécu et n’a rien oublié

Ce rêveur qui bat dans mon torse dévêtu.
Mais enfin que sait-il qui le fait espérer?
Si ce n’est le Secret qui m’a déjà déçu.

Le bel Art

Attention ces vers sont humouristiques et constituent un pamphlet écrit pour un ami

C’est un petit blond, il est un petit peu con
Mais qui ira lui dire, car il est bien aimé
Ces collègues en canon jusqu’à le désirer,
Ce n’est que d’une seule qu’il veut manger le con

Il a sans retard de la chance le bâtard
Et c’est pour ses atours qu’elles font les malignes
Qu’elles soient du beau T ou nées de Clitorine
Ces dames ont pour l’enfant, une envie de bel Art.

Juste une dernière fois

Juste une dernière fois, je voudrais t’écrire
Convaincre tes yeux et séduire ton cœur
Convoquer les larmes, faire chanter les rires,
Tout cela, seulement, je voudrais ton bonheur.

Juste une dernière fois, je voudrais te dire
Combien je me battrais pour vaincre ta froideur
Que mes mots se voudront sous le chant de ma lyre
De ma sincérité, les doux ambassadeurs.

Juste une dernière fois, je voudrais promettre
Mes vers à tes couleurs, mes lèvres à tes lettres,
Croire en l’éternité, quand nos corps sont unis.

Juste une dernière fois, je voudrais te voir
Caresser ce visage, encore plein d’espoir.
Mais l’ennui a vaincu nos rêves et nos vies.

Mes amours mortes

Liberté, mon secret, aux yeux bleus et curieux
Amante, qui, un jour, a su me rendre heureux.
Reconnais tu ces mots inscrits sur nos maisons
Mémoire de grands jours et de grandes passions

Égalité, toi si pure, tu transperças mon cœur.
De mes doigts malhabiles, j’effrayais ta blancheur
Et sur ton sein d’albâtre, j’ai prêté le serment,
Solennel et certain, de te rester aimant.

Fraternité, tu es née du sang de ta sœur
Riante d’exister, et te jouant de mes peurs
Enfant silencieuse, tu as fait de moi un Homme.

Reste le souvenir de nos vives étreintes
En ce temps où vous, amies, vous êtes éteintes
Sur des vers colorés, je vous dédie ce Psaume.