Comptine

Je suis jeune et pourtant, mon amour, mon aimée,
Je regrette chaque jour qui n’ai pas existé
Je voudrais en un cri renverser l’avenir
Et rendre le brillant à mes vieux souvenirs.

Le cristal de mes larmes, le brisant des colères,
Tout cela du passé est par trop éphémère
Et quand dans un regard, je crois voir l’univers
Je me surprends soudain à découvrir hier.

Dans mes vers emportés, je suis, tambour battant,
L’inclinaison du cœur et de mes sentiments.
C’est qu’il a bien vécu et n’a rien oublié

Ce rêveur qui bat dans mon torse dévêtu.
Mais enfin que sait-il qui le fait espérer?
Si ce n’est le Secret qui m’a déjà déçu.

Le bel Art

Attention ces vers sont humouristiques et constituent un pamphlet écrit pour un ami

C’est un petit blond, il est un petit peu con
Mais qui ira lui dire, car il est bien aimé
Ces collègues en canon jusqu’à le désirer,
Ce n’est que d’une seule qu’il veut manger le con

Il a sans retard de la chance le bâtard
Et c’est pour ses atours qu’elles font les malignes
Qu’elles soient du beau T ou nées de Clitorine
Ces dames ont pour l’enfant, une envie de bel Art.

Juste une dernière fois

Juste une dernière fois, je voudrais t’écrire
Convaincre tes yeux et séduire ton cœur
Convoquer les larmes, faire chanter les rires,
Tout cela, seulement, je voudrais ton bonheur.

Juste une dernière fois, je voudrais te dire
Combien je me battrais pour vaincre ta froideur
Que mes mots se voudront sous le chant de ma lyre
De ma sincérité, les doux ambassadeurs.

Juste une dernière fois, je voudrais promettre
Mes vers à tes couleurs, mes lèvres à tes lettres,
Croire en l’éternité, quand nos corps sont unis.

Juste une dernière fois, je voudrais te voir
Caresser ce visage, encore plein d’espoir.
Mais l’ennui a vaincu nos rêves et nos vies.

Mes amours mortes

Liberté, mon secret, aux yeux bleus et curieux
Amante, qui, un jour, a su me rendre heureux.
Reconnais tu ces mots inscrits sur nos maisons
Mémoire de grands jours et de grandes passions

Égalité, toi si pure, tu transperças mon cœur.
De mes doigts malhabiles, j’effrayais ta blancheur
Et sur ton sein d’albâtre, j’ai prêté le serment,
Solennel et certain, de te rester aimant.

Fraternité, tu es née du sang de ta sœur
Riante d’exister, et te jouant de mes peurs
Enfant silencieuse, tu as fait de moi un Homme.

Reste le souvenir de nos vives étreintes
En ce temps où vous, amies, vous êtes éteintes
Sur des vers colorés, je vous dédie ce Psaume.

Exercice typographique

Quand tu m’as regardé, mon cœur a tressailli
Il fallait ton sourire pour le faire trembler
Et c’est dans ton regard que j’ai voulu aimer
Tes yeux m’ont calciné, des cendres je revis.

J’ai grandi en rêvant de ton sein sur ma joue
De sentir au matin, ta main frôlant la mienne
Tes cheveux retombant, ma respiration sereine
Je m’enfouis à te vivre et alors je fus saoul

Tu n’es plus juste un rêve, mais ma divinité!
Aux portes de ton temple, je brandirai l’épée
Faisant comme Serment, de me battre toujours.

Ton nom, pourtant, est « Fraternité » mon amour
Chaque jour, je bénis de pouvoir te connaitre
Car tu es République, celle qui devra naitre!

Mes Muses

Que serais je sans elles qui furent mes amours,
Sans toi, sans vos refus, je ne saurais jamais
Car c’est grâce à chacune, si j’écris mes regrets
Et peux dire sans trembler les aimer toujours.

Mes muses, je vous dois l’encre qui coule noire
Les insomnies, les rêves mais surtout cauchemars
Quand l’ennui terrassait jusqu’à mon naturel
Je faisais de vos yeux des bouquets d’airelles.

Permettez que je rende, à vous toutes, un hommage
Dans ces vers, je promets, je ne serais pas sage
Cabotin, j’irais à vos coeur dire: je t’aime

Ce n’est pas un mensonge, vous étiez mes soleils
Et jusque dans mes songes, vous hantiez mes réveils
Je peux vous le dire, vous étiez plus qu’un poème.

Mes démons

Il y a si peu de temps et tant de regrets
Pour vivre tous nos rêves de matins flamboyants
Pour être ivre de leur sève, devenir ton amant
J’aurais pu te promettre des sacrements secrets

Mais je n’ai que moi-même à te donner défait
Tant ta victoire est grande sur mes sentiments
Tu m’as offert l’amour et mon cœur est en sang
Tu m’as offert de vivre et pourtant je me tais

Je n’ai su que fuir ce démon qui m’étreignait
Chaque fois te voyant, mes lèvres frémissaient
Et détournant les yeux, je ne t’ai dit qu’adieu

Je me croyais guéri mais j’ai vu ton regard
Il m’a mis à genou et me laissant hagard
Je saigne de te dire que je suis amoureux.

A l’oubli

Rien ne sert de parler, c’est juste un grand gâchis
Les mots son impuissants à peindre mes regrets
C’est une toile de lin barrée à grands traits
Et ce sentiment, toujours, que tout est fini.

Rien ne sert de se battre, j’y ai cru une nuit,
Chaque point sera porté, mais je resterai
Le parjure à tes yeux, à ton cœur qui se tait.
Et cet espoir, jamais, qu’un jour, je t’oublie.

Bien sûr, les jours seront de simples souvenirs,
Bien sûr, ton nom sera un feu en devenir
Bien sûr, je serais seul, car c’est ce qu’il me reste.

Sans Lumière ce soir, je fermerai les yeux
Puisque la solitude égaie mes derniers gestes
Je dormirais enfin et je serais heureux.

J’ai froid

J’ai froid, tu ne vois pas? Je frissonne, éteint
Nul brasier ne réchauffera mon corps détruit
Nul feu n’éclairera mon visage engourdi
Et la flamme chancelle, disparaît en mon sein

Pourtant j’offre mon bras, pourtant je tends la main,
Face à ta colère, je ne me suis pas enfui
Je suis resté pour savoir, pour apprendre aussi
Mais tu m’as rejeté, tu ne me laisses rien

Je vais m’en aller, tu le veux, j’obéis
Il me restera un peu de regrets, de non-dits
Et de cette chaleur que tu portais en moi.

Je m’endormirais au feu de mes souvenirs,
Ce soir, quelques jours bruleront au nadir
Un tout dernier regard, tu ne vois pas? J’ai froid…

Un battement de cœur

Un cœur est fait pour battre et le mien, à l’ennui,
Se sclérose de vivre ne sachant plus souffrir.
Un cœur fait pour se battre, pour se lever et dire
« Je ne laisserai ça que je serais en vie »

Mais il part en lambeaux, sa chair se délie
Retournant à la tombe, mais sans vouloir mourir
Dans ses cendres pourtant, je pressens l’avenir
Mes yeux qui brille encor, le chemin se construit

Dans la douleur, je meurs, ne laissant presque rien
Qu’un sourire forcé que j’eus sans lendemain.
Je reposerai hier dans la nuit du Tombeau

La souffrance me libère, je renais enfin
Muse tumultueuse, tu m’as mordu le sein
Et mon cœur, ce morne animal, eut un sursaut.