Exercice typographique

Quand tu m’as regardé, mon cœur a tressailli
Il fallait ton sourire pour le faire trembler
Et c’est dans ton regard que j’ai voulu aimer
Tes yeux m’ont calciné, des cendres je revis.

J’ai grandi en rêvant de ton sein sur ma joue
De sentir au matin, ta main frôlant la mienne
Tes cheveux retombant, ma respiration sereine
Je m’enfouis à te vivre et alors je fus saoul

Tu n’es plus juste un rêve, mais ma divinité!
Aux portes de ton temple, je brandirai l’épée
Faisant comme Serment, de me battre toujours.

Ton nom, pourtant, est « Fraternité » mon amour
Chaque jour, je bénis de pouvoir te connaitre
Car tu es République, celle qui devra naitre!

Mes Muses

Que serais je sans elles qui furent mes amours,
Sans toi, sans vos refus, je ne saurais jamais
Car c’est grâce à chacune, si j’écris mes regrets
Et peux dire sans trembler les aimer toujours.

Mes muses, je vous dois l’encre qui coule noire
Les insomnies, les rêves mais surtout cauchemars
Quand l’ennui terrassait jusqu’à mon naturel
Je faisais de vos yeux des bouquets d’airelles.

Permettez que je rende, à vous toutes, un hommage
Dans ces vers, je promets, je ne serais pas sage
Cabotin, j’irais à vos coeur dire: je t’aime

Ce n’est pas un mensonge, vous étiez mes soleils
Et jusque dans mes songes, vous hantiez mes réveils
Je peux vous le dire, vous étiez plus qu’un poème.

Mes démons

Il y a si peu de temps et tant de regrets
Pour vivre tous nos rêves de matins flamboyants
Pour être ivre de leur sève, devenir ton amant
J’aurais pu te promettre des sacrements secrets

Mais je n’ai que moi-même à te donner défait
Tant ta victoire est grande sur mes sentiments
Tu m’as offert l’amour et mon cœur est en sang
Tu m’as offert de vivre et pourtant je me tais

Je n’ai su que fuir ce démon qui m’étreignait
Chaque fois te voyant, mes lèvres frémissaient
Et détournant les yeux, je ne t’ai dit qu’adieu

Je me croyais guéri mais j’ai vu ton regard
Il m’a mis à genou et me laissant hagard
Je saigne de te dire que je suis amoureux.

A l’oubli

Rien ne sert de parler, c’est juste un grand gâchis
Les mots son impuissants à peindre mes regrets
C’est une toile de lin barrée à grands traits
Et ce sentiment, toujours, que tout est fini.

Rien ne sert de se battre, j’y ai cru une nuit,
Chaque point sera porté, mais je resterai
Le parjure à tes yeux, à ton cœur qui se tait.
Et cet espoir, jamais, qu’un jour, je t’oublie.

Bien sûr, les jours seront de simples souvenirs,
Bien sûr, ton nom sera un feu en devenir
Bien sûr, je serais seul, car c’est ce qu’il me reste.

Sans Lumière ce soir, je fermerai les yeux
Puisque la solitude égaie mes derniers gestes
Je dormirais enfin et je serais heureux.

J’ai froid

J’ai froid, tu ne vois pas? Je frissonne, éteint
Nul brasier ne réchauffera mon corps détruit
Nul feu n’éclairera mon visage engourdi
Et la flamme chancelle, disparaît en mon sein

Pourtant j’offre mon bras, pourtant je tends la main,
Face à ta colère, je ne me suis pas enfui
Je suis resté pour savoir, pour apprendre aussi
Mais tu m’as rejeté, tu ne me laisses rien

Je vais m’en aller, tu le veux, j’obéis
Il me restera un peu de regrets, de non-dits
Et de cette chaleur que tu portais en moi.

Je m’endormirais au feu de mes souvenirs,
Ce soir, quelques jours bruleront au nadir
Un tout dernier regard, tu ne vois pas? J’ai froid…

Un battement de cœur

Un cœur est fait pour battre et le mien, à l’ennui,
Se sclérose de vivre ne sachant plus souffrir.
Un cœur fait pour se battre, pour se lever et dire
« Je ne laisserai ça que je serais en vie »

Mais il part en lambeaux, sa chair se délie
Retournant à la tombe, mais sans vouloir mourir
Dans ses cendres pourtant, je pressens l’avenir
Mes yeux qui brille encor, le chemin se construit

Dans la douleur, je meurs, ne laissant presque rien
Qu’un sourire forcé que j’eus sans lendemain.
Je reposerai hier dans la nuit du Tombeau

La souffrance me libère, je renais enfin
Muse tumultueuse, tu m’as mordu le sein
Et mon cœur, ce morne animal, eut un sursaut.

Zahir

A la Lune ironique et aux larmes dans nos yeux,
Le souvenir d’hier est un phœnix de joie
Dont les cendres un peu froides rappellent nos effrois
Et qu’adieu est un mot que nous épelions à deux.

Au soleil après tout, qui éclaire nos pas
Cette empreinte qui fut celle du lendemain
Qu’en se retournant, en regardant tout ce chemin
Nous ne voyons que l’avenir par devant soi

A l’étoile flamboyante, penché sur ma lettre,
Avais-je senti que tu m’apprendrais à être
A construire ce que je ne savais pouvoir

Zarathoustra, tu m’as appris la mort de Dieu
Zéphyr, tu m’as appris la beauté de l’espoir
Zahir, ne faut te fier car je n’ai que mes yeux.

A Perdre Pied

Je ne suis Orateur, mais je sais ce qui touche
Maniant le contre-point, le point et la virgule.
Quand tous les mots, torrent, se pressent à ma bouche
Qui n’ose s’exprimer, par peur du ridicule.

Que sur le papier, modeste, ma plume couche
Quelques nouveautés en jouant de particules
Je manque d’avoir pied, me noie et gesticule
Pourtant mordant, à la fin de l’envoi, je touche!

Sans avoir de l’esprit, j’ai osé y prétendre
En vers de marmiton, tant que la chair est tendre
Je serais Ragueneau de la pièce montée.

Je taille chaque mot pour faire un monument
Mais n’ayant mesure, ils finissent en pavement
Mes vers piétinés sont ainsi de mille pieds.

Le Don de Dieu

Écoutez moi, je vais vous conter une Histoire
Avant nous, quand Dieu, dans son infinie sagesse,
A doté l’Homme de génie et de paresse
Transformant un défaut en un rayon d’espoir

Quand voulant nous offrir le plaisir et la joie,
Il nous donna les vices qui grandirent en espèce,
Prêtant à l’amour des allures de détresse
Mais offrant à nos cœurs le péché et l’émoi.

Croyez vous qu’un tel être ai omis de penser
Que souffrir serait prix pour ceux qui ont aimé?
Le doute insidieux derrière chaque baiser

Est un prix que je paye de toute dévotion.
Écoutez moi, car voici les passions
Qui naissent et qui détruisent l’ennui et l’amitié.

Le Crachat

L’abîme a des échos que l’on dirait d’éther,
Est-ce pour cela que s’y penche le poète
Pour entendre le crachat rencontrer la Terre
Ou au berceau du jour chanter l’alouette?

L’abîme d’un écho rebondit sur nos têtes
Et nos cœurs le peuplent de démons bien trop austères.
Pourtant c’est en ces lieux que chante la fauvette
Où dansent les satyres du Seigneur Lucifer

Regretteras-tu tes gages quand ton tour viendra
En tendant ta main moite à ma statue de marbre
Le valet figaro devenu potentat

C’est grave pour que chante, l’oiseau à la lunaire
Majesté qui s’ennuie des rimes et de mes vers
Couchés pour ne pas plaire sur l’écorce d’un arbre.