Un rêve égaré

Captif de ton regard, tu m’entraines et me perds
Quand plus rien n’existe, que ta main dans la mienne,
Que tes yeux, tes grands yeux aux couleurs de la mer,
S’aimer sans retenue avant que le jour vienne.

Il a suffit de peu, quelques secondes à peine,
Pour laisser la tendresse me sauver de mes fers,
Une nuit, que tes doigts, en silence m’apprennent
Le bonheur de rêver et croire l’éphémère.

Cet instant n’existait que dans l’éternité
Et dans ma solitude, il restera brisé.
C’est l’écho du réel qui en fait la misère

Je ne suis rien pour toi qu’un dragon de papier,
Qui te lasse déjà et ne sait t’amuser.
Prisonnier de tes jeux, tu m’entraines et me perds.

La Mer

Presque en s’étonnant, la Terre se découvrit
Non loin d’elle, la Mer. Élément sans relief,
Portant sa profondeur, sans la donner du chef,
Elle étendait ses bras où la Terre ne vit.

La Terre de ses pics, de ces caps arrosés
Regardait ce rival sans comprendre comment
S’il n’offrait rien au Ciel, il réussissait pourtant
A vivre de son souffle, sa passion, ses baisers.

Si la Mer enfin bouge, c’est que le Ciel l’anime,
Voulant gratter la Terre, la mener à sa ruine
Il voudrait éroder ce géant fait de Pierre.

Le Ciel, pourtant égal, incline sur eux deux
Son Soleil palpitant et débordant de feu
Mais la Mer s’évapore et inonde la Terre.

(Le Ciel et la Terre BONUS/3)(Hors Série et Pamphlet)

Ohne Dich

Il est proche le jour, où je ne penserai plus
A toi, où la douleur, m’aura appris à vivre,
Sans toi. Sans ton parfum, ce souffle qui m’enivre,
Je m’ennuierai un peu, c’est toujours ça, vois-tu?

Quand nos voix s’entremêlent, que nos cœurs sont à nu
De gorgées d’hydromel aux vers que tu me livres
Je voudrais être ainsi, par tes mots rendu ivre,
Jusqu’au bout de la nuit quand nos corps sont à nu.

Et t’écouter parler, plonger avec délice,
Dans les secrets enfouis, ces vœux que tu me glisses,
Jurer, jurer encore, que je resterai là.

Et t’écouter, tout bas, sans aucun artifice,
Te prendre dans mes bras, au bord du précipice,
Pour m’endormir enfin, cette nuit, avec toi.

Double face

Je ne sais qui tu es, toi ma sœur, mon amie,
A voir tes yeux qui brillent dans le feu de la nuit
Ne reniant pas tes mots, si forte et vulnérable,
Un espoir partagé au creux de bras coupables.

Si pourtant au matin, ce souvenir s’enfuit
Que tu remets tes gants, ton écu bien poli,
Que tu pares ton cœur d’acier froid incassable
Qui es tu mon amie, au regard intraitable?

A ton cœur qui se bat, cramponné à mon corps
Souviens-toi cette nuit, mon serment sans remord
Offert sans hésiter, sans la pièce à lancer.

A tes yeux qui se ferment, je ne sais plus quoi dire
Hésiter à parler, hésiter à partir,
Contre toi, avec toi, de me battre et t’aimer.

L’ennui

L’ennui comme le temps recouvre toute chose,
Je suis las de vos mots, d’attendre à chaque heure,
Petit oiseau qui a su troubler votre cœur,
Je ne suis plus qu’un jouet qui vous indispose.

Je cherche sans répit le secret de la Rose,
Mais l’instant est fini, peu importe vos peurs,
J’ai promis l’infini, je ne suis pas menteur,
Je garderai mes nuits de silence morose.

Mes serments resteront, vous fuirez vos envies,
À ne vouloir le trouver, vous vivrez l’ennui,
Mais je resterai là, jusqu’à ma liberté.

Je suis las de vos mots, et d’espérer encore
De trouver l’exception, qui saura me parler
En ce jour, je pourrais me reposer alors…

Mademoiselle H

Savez vous qu’à vos lèvres, j’ai trouvé un plaisir,
Celui d’à votre chair arracher des frissons.
Sous vos cheveux de feu, je glisse avec passion
Des caresses insistantes qui vous ont fait frémir.

De votre peau d’albâtre, que j’aime à faire rougir
Votre corps se débat recherchant la raison
Mais si je vous retiens, ardent petit charbon,
Vous cueillez mes baisers, pour voler mon désir.

Vous avez la jeunesse, insolente parure,
Qui donne à nos combats, un parfum de nature,
La joie ensauvagée emportée par l’instant.

Je contemple ton corps, dormant contre le mien,
Admirant la beauté, la courbe de ton sein,
Ce charme délicat du plaisir et du sang.

Reborn

Dans tout ce qui détruit, il y a la naissance
Il y a ce cri du cœur, ce mot qui dit adieu,
Je me rappelle hier et mon choix de décence
Que cela fait longtemps, que je ne suis heureux.

Dans tout ce qui renait, la mort est une essence
Qui imprègne le bois, comme l’odeur du feu,
Revenir en arrière, cela ne ferait sens
Mais au moins, cruel, je ne serai malheureux.

Je reprendrai la cape, et les gants et mes armes
Je cesserai d’aimer et sècherait mes larmes
Pour pouvoir relever ce dandy méprisant

Souviens toi de cet ange, souviens toi aujourd’hui,
Que tes mots redeviennent la douleur ressentie
Et que 15 ans après, ce connard soit vivant.

Savourer l’Ironie

Ce soir, j’ai pu tremper mes lèvres à ton Calice
Et sentir me brûler et ma gorge et mes yeux.
Je dois dire merci, car j’ai été heureux
De souffrir de tes coups, d’endurer ton supplice.

Ce soir, j’ai retrouvé le goût de la douleur
Rien ne saurait étreindre mon corps disloqué
Les sanglots qui l’agitent me font un peu pitié
Mais ce soir, ma chère ange, je m’assois et je pleure.

Je ne regrette rien, d’avoir cru en vos maux,
D’avoir offert mes mains et contredit mes mots,
Mais content de trahir, je trahirai encore.

Tu m’as rendu parjure quand je t’ai obéi,
Et tu m’as remonté à mon premier ressort.
Permet moi, ce soir, d’en savourer l’ironie.

La Terre

Sous mes pas, le sol tremble, je me perds dans mes mots
Et si ma voix te semble hésiter un instant
Le silence révèle que ce n’est plus le temps
Emportant avec lui, ce vent de renouveau

Ne crains pas de mes bras, qu’ils te lâchent trop tôt
Étreinte de statue taillée au marbre blanc
J’ai encaissé les coups, les mauvais éléments
Pour retenir ta sphère étoilée sur mon dos

Mais sous mes traits figés, coule un sang de feu
Éclairant d’éruptions la lune de tes yeux
Et donnant à mes mots la douceur de l’Enfer.

Tu as brisé des feux que je croyais éteints
Quand je la vois, en pleurs, la douleur m’étreint,
Mais dis moi, mon ange, suis-je le Ciel ou la Terre?

(Le Ciel et la Terre 2/3)

Le Ciel

Hésites-tu encor, entre pluie et colère
Et si ta voix me semble détonner un instant
L’orage n’est jamais qu’un peu de mauvais temps
Il suffirait d’attendre pour revoir l’éther

Où trouves tu le bleu de ta céleste sphère
Que je me noie en lui comme un calme océan
Des passions éclatent emportées par le vent,
L’arc-en-ciel vient toujours remplacer l’éphèmère

Dans l’azur de tes yeux, le soleil sur tes lèvres,
Les épis de blé blonds, patine de l’orfèvre,
Tout me ramène à toi et pourtant tout est clair.

Ma voile est retombée, je dérive à présent
Sur la mer apaisée, je cherche un autre temps.
Mais dis moi, ma chère, es tu le Ciel ou la Terre?

(Le Ciel et la Terre 1/3)